Dans l’univers d’un élevage de dindes,
tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes :
l’éleveur vient tous les jours donner des grains
et il fait toujours chaud.
Les dindes vivent dans un monde de croissance et d’abondance...
jusqu’à la veille de Noël !
S’il y avait une dinde statisticienne spécialiste de la gestion des risques,
le 23 décembre, elle dirait à ses congénères
qu’il n’y a aucun souci à se faire pour l’avenir...
.
L’histoire du carbone et de son complexe techno industriel
est
probablement le plus grand verrouillage de l’histoire.
« Les “conditions
initiales”,
l’abondance de charbon ou de pétrole,
mais aussi des
décisions politiques encourageant
une source d’énergie plutôt qu’une
autre [ont déterminé]
les trajectoires technologiques sur une très
longue durée. »
Aujourd’hui, si on retire le pétrole, le gaz et le
charbon,
il ne reste plus grand-chose de notre civilisation
thermo-industrielle.
Presque tout ce que nous connaissons en dépend :
les transports, la nourriture, les vêtements, le chauffage, etc.
La
puissance économique et politique des majors du pétrole et du gaz
est
devenue démesurée, à tel point que 90 entreprises mondiales
ont été à
elles seules responsables de l’émission
de 63 % des émissions mondiales
de gaz à effet de serre depuis 1751.
.
Pire, les partisans de la transition énergétique (vers les renouvelables)
Pire, les partisans de la transition énergétique (vers les renouvelables)
ont besoin de cette puissance thermique
pour
construire un système énergétique alternatif.
Le paradoxe est alors
plutôt cocasse :
pour espérer survivre, notre civilisation doit lutter
contre les sources de sa puissance et de sa stabilité,
c’est-à-dire se
tirer une balle dans le pied !
Quand la survie de la civilisation dépend
totalement
d’un système technique dominant,
c’est le verrouillage
ultime.
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Certes, la possibilité d'un effondrement
ferme des avenirs qui nous sont chers, et c'est violent,
mais il en ouvre une infinité d'autres,
dont certains étonnamment rieurs.
Tout l'enjeu est donc d'apprivoiser ces nouveaux avenirs,
et de les rendre vivables.
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Certes, la possibilité d'un effondrement
ferme des avenirs qui nous sont chers, et c'est violent,
mais il en ouvre une infinité d'autres,
dont certains étonnamment rieurs.
Tout l'enjeu est donc d'apprivoiser ces nouveaux avenirs,
et de les rendre vivables.
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Pablo Servigne- Raphaël Stevens
"Comment tout peut s'effondrer"
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