(...) en Novembre 1910, disparaissait Tolstoï,
l’un des plus grands écrivains que la vie nous ait offert.
Tolstoï est avant tout connu pour son œuvre romanesque magistrale :
Sa fresque des guerres napoléoniennes dans Guerre et Paix,
son expérience de laboratoire (telle qu’il la nommait)
pour décrire la vie contemporaine avec Anna Karénine.
Puis "Maitres et serviteurs" qui peint encore une époque
où le servage est en cours d’abolition ;
enfin le magnifique roman sur la précarité de la vie "La Mort d’Ivan Illitch"
où après les affres de la crainte de la Mort et l’attachement cupide aux biens matériels,
le riche protagoniste finit par trouver la libération
dans un ultime retournement de conscience :
l’amour du prochain et l’oubli de soi-même.
l’un des plus grands écrivains que la vie nous ait offert.
Tolstoï est avant tout connu pour son œuvre romanesque magistrale :
Sa fresque des guerres napoléoniennes dans Guerre et Paix,
son expérience de laboratoire (telle qu’il la nommait)
pour décrire la vie contemporaine avec Anna Karénine.
Puis "Maitres et serviteurs" qui peint encore une époque
où le servage est en cours d’abolition ;
enfin le magnifique roman sur la précarité de la vie "La Mort d’Ivan Illitch"
où après les affres de la crainte de la Mort et l’attachement cupide aux biens matériels,
le riche protagoniste finit par trouver la libération
dans un ultime retournement de conscience :
l’amour du prochain et l’oubli de soi-même.
Comme nombre de grands écrivains Tolstoï a été un grand mystique.
Après avoir acquis une immense notoriété en Russie,
il traverse une grave crise existentielle.
La vie lui apparaît comme absurde :
«Si je désirais quelque chose, je savais d’avance que,
que mon désir fut satisfait ou non, il n’en sortirait rien…
Même connaître la vérité, je ne pouvais le désirer ;
parce que je devinais en quoi elle consistait.
La vérité c’était que la vie était une absurdité…
On ne peut vivre que tant qu’on est enivré par la vie ;
dès qu’on dessoûle, on ne peut pas ne pas voir
que tout cela n’est qu’une tromperie, une sotte tromperie !"
(Confession, 1882).
Tolstoï est dans cette période de crise, à l’instar de Lévine,
son double dans Anna Karénine, proche du suicide.
Après avoir acquis une immense notoriété en Russie,
il traverse une grave crise existentielle.
La vie lui apparaît comme absurde :
«Si je désirais quelque chose, je savais d’avance que,
que mon désir fut satisfait ou non, il n’en sortirait rien…
Même connaître la vérité, je ne pouvais le désirer ;
parce que je devinais en quoi elle consistait.
La vérité c’était que la vie était une absurdité…
On ne peut vivre que tant qu’on est enivré par la vie ;
dès qu’on dessoûle, on ne peut pas ne pas voir
que tout cela n’est qu’une tromperie, une sotte tromperie !"
(Confession, 1882).
Tolstoï est dans cette période de crise, à l’instar de Lévine,
son double dans Anna Karénine, proche du suicide.
Il cherche désespérément à trouver un sens à sa vie,
se remet à la lecture des évangiles.
L’étude et la lecture le conduisent à critiquer fortement l’église orthodoxe
ainsi que toutes les formes de pouvoirs pouvant justifier et s’approprier
le monopole de la violence réelle et symbolique.
se remet à la lecture des évangiles.
L’étude et la lecture le conduisent à critiquer fortement l’église orthodoxe
ainsi que toutes les formes de pouvoirs pouvant justifier et s’approprier
le monopole de la violence réelle et symbolique.
Pour Tolstoï, le véritable christianisme a été dénaturé
par les diverses églises et doit être redécouvert.
Dans son essai "Quelle est ma foi ?"
(renommé "Le Royaume des Cieux est en Vous"),
il critique férocement la tentative de synthèse de l’Eglise
entre Ancien Testament et Nouveau Testament.
En effet, le Dieu de l’Ancien Testament apparaît
comme vengeur et autoritaire, justifiant la Loi du Talion,
alors que le Dieu fait homme, incarné, du Nouveau Testament,
est amour inconditionnel et pardon.
Pour Tolstoï, le Christ est par son enseignement
le premier à pouvoir casser la spirale de la violence
en opposant au mal, l’amour inconditionnel et le pardon.
par les diverses églises et doit être redécouvert.
Dans son essai "Quelle est ma foi ?"
(renommé "Le Royaume des Cieux est en Vous"),
il critique férocement la tentative de synthèse de l’Eglise
entre Ancien Testament et Nouveau Testament.
En effet, le Dieu de l’Ancien Testament apparaît
comme vengeur et autoritaire, justifiant la Loi du Talion,
alors que le Dieu fait homme, incarné, du Nouveau Testament,
est amour inconditionnel et pardon.
Pour Tolstoï, le Christ est par son enseignement
le premier à pouvoir casser la spirale de la violence
en opposant au mal, l’amour inconditionnel et le pardon.
En 1890, en jeune étudiant en droit nommé Gandhi entend parler de Tolstoï.
Il lit l’Essai « Le Royaume de Dieu est en vous ».
Gandhi confie que ce livre l’a bouleversé.
A l’époque, victime du racisme envers les Indiens en Afrique du Sud
(où il officie comme avocat),
il est tenté par l’adhésion à des mouvements violents pour réagir à l’injustice.
La lecture de Tolstoï le convainc que cette voie est destructrice et sans issue.
En 1909, les deux hommes entament une correspondance
et Gandhi souhaite que Tolstoï, devenu son père spirituel,
le soutienne dans l’organisation de son mouvement de résistance non-violente
dans la région Sud-Africaine du Transvaal.
Peu de temps avant de disparaitre, Tolstoï affirme publiquement
que le travail de Gandhi est "le plus fondamental et le plus important du temps présent".
Ce que Tolstoï grand écrivain et penseur du XIXeme siècle n’avait pu faire,
évitant la vie politique, Gandhi le mettra en œuvre concrètement en Inde
appliquant les idées de son Maître à penser.
Il lit l’Essai « Le Royaume de Dieu est en vous ».
Gandhi confie que ce livre l’a bouleversé.
A l’époque, victime du racisme envers les Indiens en Afrique du Sud
(où il officie comme avocat),
il est tenté par l’adhésion à des mouvements violents pour réagir à l’injustice.
La lecture de Tolstoï le convainc que cette voie est destructrice et sans issue.
En 1909, les deux hommes entament une correspondance
et Gandhi souhaite que Tolstoï, devenu son père spirituel,
le soutienne dans l’organisation de son mouvement de résistance non-violente
dans la région Sud-Africaine du Transvaal.
Peu de temps avant de disparaitre, Tolstoï affirme publiquement
que le travail de Gandhi est "le plus fondamental et le plus important du temps présent".
Ce que Tolstoï grand écrivain et penseur du XIXeme siècle n’avait pu faire,
évitant la vie politique, Gandhi le mettra en œuvre concrètement en Inde
appliquant les idées de son Maître à penser.
Les deux contribueront ainsi à changer le monde
et l’idée fondamentale de la non-violence christique
relayée par Tolstoï et appliquée avec détermination par Gandhi
conduira à la libération du joug autoritaire des colons anglais
et à la naissance de la plus grande démocratie pacifiste mondiale.
et l’idée fondamentale de la non-violence christique
relayée par Tolstoï et appliquée avec détermination par Gandhi
conduira à la libération du joug autoritaire des colons anglais
et à la naissance de la plus grande démocratie pacifiste mondiale.
Tolstoï nous offre avec "Le Royaume des Cieux est en vous" une lecture salvatrice
au même titre que l'étonnant ouvrage "Les Portes de la perception" de Aldous Huxley,
cet autre héros de la littérature qui nous offre sa vision mystique
et son interprétation personnelle des messages
des plus grands sages de tous les temps dont celui du Christ.
.
Texte de Pale-Rider 75
Voir ICI
.
P-S : Ce livre, très longtemps censuré,
vient seulement d'être réédité...
cent ans après la mort de l'auteur
(en 2010)
.
au même titre que l'étonnant ouvrage "Les Portes de la perception" de Aldous Huxley,
cet autre héros de la littérature qui nous offre sa vision mystique
et son interprétation personnelle des messages
des plus grands sages de tous les temps dont celui du Christ.
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Texte de Pale-Rider 75
Voir ICI
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P-S : Ce livre, très longtemps censuré,
vient seulement d'être réédité...
cent ans après la mort de l'auteur
(en 2010)
.
Je ne connaissais pas cette relation entre Tolstoï et Gandhi, c'est passionnant. merci pour ces éclairages.Nous sommes tous en quête de sens , cela nous parle, et l'amour est (je crois) la seule clé .. Amicalement, sylvie
RépondreSupprimerOui, que Tolstoï ait influencé Gandhi n'est pas un fait très connu...et pourtant...
SupprimerMerci, Sylvie, pour ton commentaire...et merci aussi pour ton texte d'aujourd'hui...qui me touche.
Merci à toi d'y faire écho.. un texte qui ne serait rien s'il n'était pas offert aux amis.. C'est quoi ton prénom ? ;) (enfin si tu veux bien me le dire..)..
RépondreSupprimerJe ne donne mon prénom qu'en privé...mais si tu trouves "La Licorne" trop impersonnel...appelle-moi "Lili"...ça ne me dérange pas ! ;-)
SupprimerMerci Lili, ça me convient très bien::))
SupprimerTolstoï est un de mes écrivains préférés, sa vie fascinante, j'ai toujours pensé que ce qui a fait de lui un si grand écrivain c'est qu'il a toujours été tiraillé entre ses désirs charnels et sont désir d'être un saint, ça se retrouve dans tous ses livres (Levine dans Anna Karénine que tu cites) et particuliérement dans une nouvelle " le père Serge" qui m' a beaucoup marqué. Il était excessif, je me suis toujours fait la réflexion que ça n'était pas la voie du milieu avec lui !!!! Mais tous ces tourments, ces questionnements, c'est, à mon avis, ce qui en fait un écrivain si intéressant et qui moi me touche... Le passage que tu cites sur l'absurdité de la vie est impressionnant. Je suis contente d'apprendre que ce livre est réedité.
RépondreSupprimerMerci La Licorne pour ce beau billet instructif et passionnant
Le portrait que tu dresses là de Tolstoï correspond tout à fait à ma propre façon de voir le personnage...:-)
RépondreSupprimerTout sauf tiède et capable de passer d'un extrême à un autre...mais c'est ce qui fait qu'il est passionnant...
Ce livre-là, écrit sur le tard, est assez différent de ses autres livres, mais il vaut vraiment la peine d'être lu...
Je ne me rappelle pas, par contre, avoir lu "Le père Serge"...j'essaierai de lire ça à l'occasion...merci Mingingi !
Amitiés sincères.
Bonjour Lili,
RépondreSupprimerLe titre de ce livre rappelle celui de Christiane Singer "Où cours tu ? Ne vois tu pas que le ciel est en toi ?"
L'état d'esprit, la philosophie, la simplicité de Christiane Singer m'ont très impressionné et touché en profondeur...
Merci de m'avoir donner envie de lire ce livre de Tolstoï.
Jacques
Oui, c'est vrai que les titres évoquent la même chose...
RépondreSupprimerDe mon côté, j'aime tellement Christiane Singer que, si je ne me retenais pas, je mettrais tous es livres sur ce blog... :-)
Bonjour, je suis Pale-Rider75. Très heureux de relire ici mon texte sur Tolstoï / Le Royaume des Cieux est en vous et de par la même occasion ce blog interessant. Merci encore.
RépondreSupprimerMais c'est moi qui vous remercie pour votre superbe article...et pour votre autorisation de le publier ici...
RépondreSupprimerSi j'en crois le nombre de commentaires, je crois qu'il a été apprécié... :-)