vendredi 17 avril 2020

88 - DENIS MARQUET : Colère


En ces temps troublés, 
de pandémie et de bouleversements en tous genres,
je crois qu'il peut être utile 
de (re)lire ce livre de Denis Marquet,
visionnaire et précurseur de bien des façons.

Je le ressors donc des "oubliettes" de ce blog
et je vous le poste une deuxième fois...
non pas pour vous faire peur, 
mais parce que le livre ouvre aussi,
et c'est son principal intérêt, 
de fabuleuses pistes de réflexion...



Résumé  du livre 
(publié en 2003) :
 
Des virus nouveaux frappent la population.
Les animaux deviennent  agressifs.
Séismes, ouragans, raz de marée se multiplient.
Tout se passe comme si la nature,
brutalement, s'était mise en colère.
Hypothèse absurde ?
Pas aux yeux de Mary, l'anthropologue, 
depuis longtemps initiée
aux secrets de la spiritualité ancienne.

Scientifiques et gouvernants s'affolent.
La tragédie va crescendo.
L'espèce humaine va-t-elle disparaître ?
Denis Marquet signe avec ce premier roman
un thriller-catastrophe d'une ampleur inouïe,
qui sonne comme un ultime avertissement
donné à l'homme,
devenu le bourreau de sa planète.
.

"Le scénariste déchaîné n'oublie jamais qu'il est aussi philosophe. 
Son apocalypse n'en est que plus crédible".
Didier Sénécal "Lire"

"Colère" se présente avant tout comme un formidable thriller.
On le dévore avec un plaisir pimenté d'angoisse.
Roman-catastrophe détaillant un naufrage titanesque, 
celui de ce vaisseau qu'on disait insubmersible : la Terre.

Bernard Le Saux "Le Figaro Magazine"
.



Interview de l'auteur
(sur un autre sujet)
.



88- CITATIONS CHOISIES



C'est fou comme le monde peut changer en quelques jours.
J'habite Winsburg depuis quatre ans.
C'est une petite ville adorable, trente kilomètres au sud de Phoenix.
Les gens se parlent, aucun problème de communautés. 
Il y fait bon vivre.
Je devrais dire : il y faisait bon...
Je suis sorti en début d'après-midi faire un tour.
J'avais passé plus de trente heures devant mon ordinateur...(...)
Trente heures sans dormir ni manger.
J'avais besoin d'un bol d'air, de voir du monde, 
de parler à quelqu'un avant de rentrer m'écrouler sur un divan.
 J'ai pris l'air mais je n'ai vu personne.

Il m'était arrivé, certains jours de grande chaleur,
de me balader dans Winsburg déserte. 
Tout le monde abrité dans l'ombre des maisons, volets fermés...
mais on sentait de la vie à l'intérieur, un désir de vivre et d'ouvrir
et, à la nuit tombante, on se retrouvait à respirer la fraîcheur du soir,
à partager une bière au Barney's.
Alors que là...une ville désertée.
Morte, totalement.
Une ville sans désir.
Une ville de peur.
Les gens sont terrés.
(...)

Un peu partout on a peur de manquer,
alors on fait des stocks.
Ce qui engendre des pénuries.
A Winsburg, on n'a pas encore vu
de queues devant les magasins,
mais dans certaines grandes villes...
(...)
On ne se touche plus et on ne se parle plus.
Le corps de l'autre, parce qu'il est en vie, est une menace.
Ceux qui le peuvent fuient les grandes villes;
les autres y vivent terrés, fuyant les contacts.
Les grandes entreprises autorisent les cols blancs 
à travailler depuis leur domicile.
Les bureaux sont déserts.

Wall Street s'affole, 
la plupart des cours sont en chute libre.
(...)
.
Denis Marquet
"Colère"
(2003)
.