C’est un essai rempli de contes,
de mythes, d’histoires fabuleuses.
Un ouvrage qui fait rêver.
Jacqueline Kelen nous lance un défi :
nous réconcilier avec l’épreuve, la douleur
ou même la souffrance.
Masochisme ? Certainement pas.
Selon elle, la blessure n’est pas « sanctifiante »,
elle ne grandit pas.
Mais elle permet de s’ouvrir à l’autre
et même à ce que l’auteur appelle le « tout autre ».
« Plus un être découvre sa dimension spirituelle, écrit-elle,
plus sa sensibilité s’accroît et s’affine.
Sa vulnérabilité atteste de la délicatesse de son âme. »
Lire ce texte à contre-courant,
c’est apprendre que la fragilité n’est pas le contraire de la force,
mais de l’insensibilité,
et retrouver ainsi la part perdue de notre humanité.
C’est un livre d’éveil, qui secoue nos habitudes et dérange.
Il nous redonne le goût de l’aventure, du risque,
de l’ouverture à ce qui advient.
Il nous enseigne à ne plus avoir peur de nos peurs.
Inspiré et subtil, il élève l’âme et ouvre le cœur.
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Texte ici
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Guérir, se sentir « bien dans sa peau »,
refermer toutes nos failles et se débarrasser de tous nos maux
pour accéder au but suprême de la quiétude et du bonheur,
telles sont les obsessions du jour.
Nous vivons désormais sous le règne d'une idéologie thérapeutique,
régressive et consumériste, qui nous infantilise
en cherchant à nous détourner de tout risque.
Jacqueline Kelen combat cette tyrannie du confort,
qui voudrait faire l'impasse sur la vocation spirituelle de l'humain.
Spécialiste des mythes, elle convoque ici ces héros,
dieux et saints qui nous rappellent, par leurs blessures et leurs épreuves,
que l'homme n'accède pas à sa plénitude dans la facilité :
Achille et Ulysse, Lancelot et Tristan, Osiris dépecé et le Christ crucifié,
tous nous disent,
ainsi que le Jacob de la Bible ou les mystiques chrétiens et soufis,
que la déchirure est aussi ouverture.
Il n'est pas de blessure qui ne renvoie
à la blessure d'Amour.
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