On s’imagine Dieu comme un vieillard omnipotent
et quelque peu autoritaire trônant dans le Ciel.
et quelque peu autoritaire trônant dans le Ciel.
C’est l’inverse qui est vrai,
comme le rappellent les Pères grecs.
Dieu est celui qui se retire, léger comme la brise
qui manifeste à Elie ce qu’est Dieu.
Il n’est pas celui qui
écrase tout de sa puissance.
Au contraire, il veut la liberté de ce qui est.
Cette liberté s’accomplit dans le lien
unissant transcendance et incarnation.
Notre expérience, en l’occurrence.
Entreprenons de vivre
ce que nous sommes intimement,
efforçons-nous de vivre et de sentir
ce que nous sommes intimement,
efforçons-nous de vivre et de sentir
le simple fait de vivre.
En rentrant dans nos sensations d’exister,
nous allons rentrer dans notre chair.
En rentrant dans notre chair,
nous allons sentir résonner l’ailleurs.
Nous allons découvrir combien la vie va loin.
Tout va se mettre à résonner.
Notre incarnation va dévoiler la transcendance.
Faisons l’expérience de vivre cette transcendance,
pensons à cet ailleurs, vivons-le,
nous allons sentir combien notre chair est vivante.
Si la chair fait vibrer la transcendance,
la transcendance fait vibrer la chair.
Expérience importante, parce que révélatrice.
Dieu n’est pas plus haut que nous mais plus bas que nous,
il n’est pas au-dessus mais au-dessous,
il n’est pas à l’extérieur de l’Homme
mais au milieu de lui, en son cœur.
mais au milieu de lui, en son cœur.
Cela éclaire bien des choses,
la notion de cœur, notamment.
Notion mal comprise parce que souvent
confondue avec l’émotion, la sensibilité, l’affectivité,
l’humanité, alors qu’elle va plus loin.
On est dans le cœur non pas quand on se laisse
émouvoir par l’extérieur,
mais quand on se laisse habiter
par le plus profond de nous-mêmes.
Il y a en nous un plus profond que nous-mêmes
qui est nous-mêmes.
qui est nous-mêmes.
Ce plus profond s’exprime
quand on passe d’une pensée à de la pensée.
Alors l’esprit s’exprime.
C’est ce que toute création, toute inspiration
font vivre :
font vivre :
Mozart est la musique et non de la musique ;
Baudelaire est la poésie et non de la poésie ;
Vermeer est la peinture et non de la peinture ;
le Christ est la Parole et non une parole.
Toute pensée qui fait vivre parle du cœur.
Toute réalité qui fait penser aussi.
Tout ce qui unit pensée et réalité, Ciel et Terre,
vient du cœur.
D’où l’originalité du christianisme.
Quand Dieu se retire, quand il se fait kénose,
c’est pour que le cœur vive.
Il se met au-dessous et non au-dessus
afin que le monde et l’Homme soient habités.
« On connaît Dieu de ne pas le connaître »,
écrit Denys l’Aréopagite dans sa Théologie négative.
Propos désespérant en apparence,
profondément vivant en réalité.
Dieu est tellement vivant qu’on n’en finit pas de le connaître.
Mieux encore, on ne connaît pas Dieu.
En revanche, on est connu par lui.
Une vie parle en nous.
Laissons-la parler, nous devenons parlants.
Tout devient parlant.
Nous savons alors qui nous sommes.
Nous nous connaissons parce que nous avons libéré en nous
le principe qui nous connaît.
C’est ce que veut dire Denys l’Aréopagite.
On connait Dieu quand on est habité par lui.
On est habité par lui quand tout devient parlant.
On se rend compte alors
que l’on est centre et circonférence à la fois.
Le parlant qui se trouve en nous enveloppe tout.
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Bertrand Vergely
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