dimanche 10 décembre 2017

77. PHILIPPE GUILLEMANT : La physique de la conscience



Aurions-nous une vie après la mort ?
Les synchronicités peuvent-elles être provoquées ?
La science réussira-t-elle à expliquer les
 phénomènes étranges qui, bien qu'ils soient avérés, 
font encore aujourd'hui l'objet d'un déni ?

Le physicien Philippe Guillemant répond «oui» à ces questions, 
en nous proposant à travers un modèle cybernétique de la conscience 
-assurant un contrôle quantique de l'espace-temps - 
un vaste renversement de perspective 
qui transforme complètement notre vision du monde. 
Enfin libérés du mécanisme primitif, nous aurions un rôle essentiel à jouer 
pour modeler individuellement et collectivement notre réalité, 
à partir de la capacité que nous avons de brasser consciemment 
l'eau d'un véritable océan : celui du vide, c'est-à-dire celui des mondes invisibles.

Dans cet ouvrage audacieux, l'auteur enterre le temps de la mécanique 
pour mieux faire émerger le temps réel de la conscience. 
Il nous décrit les processus conscients, les efforts et les états d'esprit 
par lesquels nous pouvons reprogrammer notre destin, 
déjà actualisé dans l'éternel présent de la création. 
Il réhabilite en chemin notre bien le plus précieux : 
notre esprit et sa conscience immortelle, 
indépendante de nos corps physiques.




77. CITATIONS CHOISIES


Les physiciens ne pourront échapper à cette nécessité 
d'introduire l'âme et la conscience dans la physique et ils le feront, 
mais comme ils seront gênés de se rapprocher ainsi de la religion, 
ils utiliseront d'autres termes plus scientifiquement corrects, 
au risque de continuer à dépeindre un monde austère.
 
Mais ils le feront, soyez en sûr,
car même en conservant leur ancien cadre mathématique 
décrivant un univers continu, régi par des équations 
et disposant en tout point d'une quantité d'informations infinie, 
ils ne pourront éviter de se réveiller en constatant 
que notre réalité macroscopique quotidienne est déterminée 
par l'information présente à des échelles infiniment  petites : 
 
négliger ce point est l'immense erreur des physiciens qui s'évertuent,
y compris les plus illustres d'entre eux, à nous perpétuer une science matérialiste,
qui prétend faire de nous des machines.
.
 
Philippe Guillemant
.


.

mardi 14 novembre 2017

76. NICOLE GRATTON : L'art de rêver



Les rêves sont indispensables à notre équilibre psychique.
Nous rêvons tous, même si la plupart du temps 
nous ne conservons qu'un vague souvenir - voire aucun - 
de ces images qui ont peuplé notre sommeil.

Pourtant, il nous est possible de contrôler notre mémoire onirique. 
Exercice fascinant, véritable travail d'auto-analyse 
qui nous apprend sur nous-mêmes 
ce que nous avons toujours refusé de voir. 
Rêves compensatoires, prémonitoires, initiatiques... 
Souvent difficiles à décrypter,
tous ont cependant une signification profonde. 

A la fois simple d'accès et très complet, 
ce livre, récemment mis à jour, 
est  un classique dans son domaine.
Il vous fournira une mine de renseignements
pour interpréter vos rêves 
mais aussi pour devenir un rêveur "actif".

.






76. CITATIONS CHOISIES


L'analyse du rêve pourrait faire l'objet d'une encyclopédie complète.
Le meilleur interprète d'un rêve demeure la personne qui l'a fait.
Elle connaît tous les facteurs probables pouvant susciter le rêve en question.
Une autre personne peut lui suggérer des pistes d'analyse 
ou lui faire prendre conscience de certaines dominantes, 
mais seul le rêveur peut valider une interprétation 
correspondant à des réalisations personnelles.

Donnez-vous le temps de pratiquer, soyez fidèle à votre journal de rêves, 
gardez une écoute attentive et faites-vous confiance. 
Le temps et la discipline sont vos meilleurs alliés.
Fiez-vous à votre intuition et n'oubliez jamais que l'âme sait 
et ne demande pas mieux que de vous transmettre toutes ses connaissances 
par l'intermédiaire de sa grande messagère, la petite voix intérieure.

Rappelez-vous aussi qu'il n'est pas nécessaire d'analyser tous les rêves.
Certains ne représentent qu'un déversement de résidus subconscients 
et le seul fait de les écrire permet un nettoyage bénéfique 
de l'inconscient parfois trop plein. C'est d'ailleurs un phénomène fréquent 
qui découle de l'intérêt nouveau porté à vos rêves. 

Cette curiosité soudaine pour le langage de la nuit provoque 
un flot abondant d'images et d'informations en provenance du subconscient 
qui s'exprime enfin ouvertement. Prendre note de ce foisonnement onirique 
dégage peu à peu le surplus accumulé.

De plus, si un rêve important n'a pas été saisi, 
il reviendra en force frapper à la porte de votre conscience. 
Cette manifestation donne lieu aux rêves récalcitrants, 
ceux qui reviennent sans cesse. 
Ces rêves répétitifs signalent une information non comprise 
et méritent une considération spéciale. 
Et tant que le message n'a pas été saisi, le rêve réapparaît, 
pour le bénéfice du rêveur.
 .
Nicole Gratton
"L'art de rêver"
.




samedi 22 avril 2017

75. ALEXANDRE JARDIN : Révoltons-nous !



Un chemin en sept étapes 
pour que chacun devienne un véritable citoyen.

Donnons-nous le pouvoir d'agir : 
sortons d'un système qui ne marche plus, 
révoltons-nous... avec bienveillance !



Un candidat qui n'en est plus un...
mais qui a quand même des choses à dire...
Lisez ce livre, il est stimulant..
.




75. CITATIONS CHOISIES


Si dans un cauchemar,
vous êtes poursuivi par un monstre féroce,
vous avez deux solutions pour vous en tirer :
- Courir vite ou se battre contre lui
ça peut marcher.
- Vous réveiller ! 
ça marche à coup sûr.

Le premier type de changement -courir ou se battre-
se produit à l'intérieur du système existant qui reste stable; 
c'est ce que nous sommes habitués à considérer 
comme "un changement",
une réaction..

Vous avez l'air d'agir et de réagir à la situation
puisque quelque chose se passe  que l'on peut décrire, 
mais vous restez bien prisonnier de l'univers donné : le cauchemar initial.

Tous les candidats centralisateurs (c'est-à-dire tous...)
proposent ce type de changement à chaque élection :
changer d'équipes d'énarques qui utiliseront les mêmes méthodes
que les énarques précédents.
Le système reste stable.

Même si vous pressentez qu'en fait, ça ne change pas grand-chose,
vous êtes accoutumés à l'idée que "changer", c'est juste cela :
voter pour des programmes différents.
Et comme, bien entendu, cela ne change votre réel qu'à la marge
ou que cela le complique carrément, vous vous dites :
"Ce qu'il faut cette fois, 
c'est un programme très différent, courageux, 
réellement de gauche ou de droite." etc.
En vérité, cela ne change rien 
puisque l'action publique continue dans une logique 
-celle du cauchemar - qui reste invariable.
cela ne fait pas disparaître le monstre qui vous menace
et vous maintient dans l'insécurité.

Quittez vite la croyance que ce genre de changement apparent
-se contenter de "changer le programme"-
a la moindre chance de vous tirer d'affaire.

Le second type de changement
-"se réveiller"- 
fait à coup sûr disparaître le monstre.
Vous mettez fin au cauchemar.
L'image est parlante mais dans le monde réel
vous n'êtes pas habitué à ce type de changement très particulier
puisque aucun parti ne vous l'a jamais proposé. 
(...)
Le premier type de changement, courir ou se battre, 
se concentre sur le "quoi faire",
le programme et les mesures à prendre,
le second type de changement
se focalise sur le "comment faire"
beaucoup plus déterminant.

Eh bien, je propose un changement de type 2 :
que chacun se réveille, c'est-à-dire devienne véritablement acteur 
d'une démocratie citoyenne
où l'individu n'existe pas tous les cinq ans
mais pendant les cinq années du mandat.
(...)

Croire en un changement réel qui viendrait
d'un candidat incarnant le système
crée une insécurité croissante
car notre espérance est constamment déçue.

Ce n'est hélas pas une question de casting,
comme on veut nous le faire croire à chaque scrutin,
mais bien une question de système
qui assure à l'oligarchie d'Etat le contrôle effectif du pays.

En gros, votre bulletin de vote reste un miroir aux alouettes
si vous soutenez quelqu'un issu du système qui n'a, d'évidence,
pour vocation que de se reproduire.
Même s'il ou elle a l'air compétent à la télé,
même s'il ou elle prononce les mots miroirs
qui reflètent vos émotions et que vous avez envie d'entendre.
Quittez la croyance que changer uniquement
de contenu (le programme) est sérieux !

Ce n'est pas facile à admettre, j'en conviens !
On aimerait tellement croire le contraire...
.
Alexandre jardin
.


jeudi 23 février 2017

74. MICHEL FROMAGET : Corps Âme Esprit




Voici un livre "coup de coeur", 
un livre qui va à l'"essentiel"...
et même à l'essentiel de l'essentiel, 
puisqu'il nous parle de la nature de l'homme, 
 et de sa constitution ...interne.

Il est long, fouillé et...absolument passionnant, 
mais difficile à résumer.

Pour vous le présenter, j'ai choisi un extrait d'un article 
écrit par Michel Fromaget sur le même sujet,
article que vous pouvez lire dans son intégralité ICI
(ce que je ne saurais que vous recommander...
car il donne, de façon agréable et très vivante,  
un bon aperçu de la pensée de l'auteur)

Beaucoup de choses s'éclairent en effet dans nos vies
(et dans notre pensée)
quand nous comprenons que nous sommes 
des êtres  tridimensionnels (corps-âme-esprit) 
et non pas bidimensionnels (corps-âme)...
ainsi que notre culture nous le fait croire...


"Je reviendrai, tout à l’heure, comme il convient,
sur les notions d’âme et d’esprit, 
telles qu’elles sont entendues classiquement dans l’anthropologie ternaire.
Mais je désire, dès à présent, lever une équivoque.

En premier lieu, il convient que vous n’accordiez au mot « âme »
– contrairement à l’habitude –
aucune signification religieuse, spirituelle ou bien affective et romantique.
Le mot « âme » signifie ici simplement le mental, la part psychique de l’être.

Quant à l’esprit, à l’inverse, gardez-vous bien de l’assimiler
à des qualités ou fonctions psychiques telles la pensée, l’intelligence,
ou bien comme désignant l’ensemble des facultés psychologiques de la personne.
Car l’esprit dont nous parlons est une réalité mystérieuse
spécifiquement religieuse ou spirituelle.
Nous y reviendrons.

Nous parlons donc d’anthropologie.
Mais ce terme ne désigne pas dans mon propos d’aujourd’hui
la discipline scientifique du même nom
mais, de manière plus ponctuelle, une compréhension,
une conception, une représentation de l’homme élaborée par une civilisation,
une religion, une philosophie, voire par un auteur.
Ainsi pourrons-nous parler d’anthropologie grecque ou bien de celle de saint Jean.

L’adjectif ontologique qualifiera pour nous
une composante, une caractéristique,
une qualité essentielle ou substantielle,
c’est-à-dire encore une qualité strictement nécessaire à la définition d’un être.
Et ceci qu’il s’agisse de l’être de l’homme, de celui d’une pivoine,
d’un rouge-gorge ou d’un triangle.

Nous devons, en outre, bien voir ceci.
L’anthropologie dualiste, ou binaire,
telle que nous l’entendrons,
authentifie en l’homme,
sans pour autant les opposer nécessairement,
deux dimensions ontologiques et deux seulement :
physique et psychique,
soit le corps et l’âme.

A l’inverse, l’anthropologie ternaire, tripartite, ou spirituelle 
– certains disent encore « holistique »
– affirme qu’il n’y a d’homme accompli que tissé, non plus de deux,
 mais de trois modalités : 
le corps, l’âme et l’esprit.

Mais il faut concevoir ces deux conceptions,
ces deux anthropologies, pour ce qu’elles sont :
elles sont ce que les scientifiques appellent des paradigmes,
autrement dit des « systèmes de représentation du réel
qui permettent de le définir et d’avoir prise sur lui ».

Ce qui ne signifie nullement qu’ils décrivent la réalité telle qu’elle est.
Ainsi les « paradigmes cosmologiques » de Ptolémée et de Copernic,
le premier géocentrique et le second héliocentrique,
ont certes permis de faire de grandes découvertes.
Mais nous  savons aujourd’hui que l’univers
n’est certainement pas fait comme ils le disent.

On retiendra, enfin, cette particularité suressentielle
des paradigmes anthropologiques
dont les cosmologiques sont dépourvus.
A savoir que les premiers, non seulement
ne décrivent pas leur objet – l’homme – tel qu’il est fait,
 mais qu’ils tendent, de plus,
à le faire tel qu’ils le décrivent.

Michel Fromaget
.

Sur le même sujet (et du même auteur),
mais plus court et plus accessible :



Et une vidéo de Michel Fromaget






74. CITATIONS CHOISIES


Aucun homme ne peut voir directement son propre visage. 
Mon propre visage qui, je n'en doute pas, est réel, m'est, 
sans médiation, à moi-même invisible. 
Il y a là de quoi méditer en profondeur : 
je ne peux nullement voir, dans mon corps, 
la part qui est le plus moi-même, celle montrant qui je suis. 

Je ne peux jamais la découvrir que reflétée soit par une surface miroitante, 
soit par tout autre procédé. 
Oh! ce reflet mérite grande estime, et grande attention. 
La psychologie génétique, nous le savons, 
apprend que c'est grâce à son image spéculaire, 
à son image dans le miroir, que le petit enfant prend conscience de son humanité 
et de son individualité. 
Mais autre l'enfant, autre son image! 
Autre la réalité, autre son reflet ! 
Confondre les deux est la faute, le péché, le drame de Narcisse. 
Or, le mythe précise qu'il en meurt. Il faut entendre cela.

"Je suis moi", "Je suis mon âme", "je suis ma personne", 
sont des affirmations exprimant la même fatale erreur. 
Arthur Rimbaud, dont le génie se manifesta avec une précocité incroyable 
avait déjà bien aperçu ce piège dès l'âge de dix-sept ans, 
lui qui écrivit, en une phrase lapidaire dont les cinq mots 
apprennent plus sur la nature profonde et essentielle de l'homme 
que tous les traités de psychologie réunis :

" Car JE est un autre"
.
.



lundi 20 février 2017

73. PIERRE DACO : Comprendre les femmes



Un livre ancien...
et pourtant toujours d'actualité...

Pour les femmes qui veulent se connaître…
Pour les adolescentes qui sont les femmes de demain…
Pour les hommes qui se heurtent au « mystère » féminin…
Pour les couples dont l'harmonie est une inquiétude primordiale…

Délaissant volontairement l'actualité passagère, 
Pierre Daco nous entraîne à la recherche 
de la femme profonde et éternelle, 
affirmant nettement que la rénovation du monde 
dépend de celle de la femme. 

Dans un style percutant et imagé, 
le psychologue des profondeurs qu'est Pierre Daco 
nous explique pourquoi on trompe les femmes,
 pourquoi on les abandonne et, surtout, pourquoi on les craint. 
Car ce livre est également une saisissante étude 
de la peur masculine devant la femme. 
 
Fruit d'années de pratique psychologique, 
voici un ouvrage constituant une véritable entreprise 
d'analyse et d'objectivation de la femme, 
qui nous apparaît étonnamment transfigurée et grandie.
.



.

73. CITATIONS CHOISIES


...Etre une femme est évidemment le résultat d'une structure glandulaire.
Mais la Féminité et la Masculinité sont, chez une femme ou un homme, 
deux manières d'utiliser l'énergie dont ils disposent.

Les femmes et les hommes ne doivent pas être pensés d'abord en tant que sexes, 
mais comme des récepteurs ou des émetteurs d'énergie.

Une révolution est-elle possible ?

La femme dispose des ressources nécessaires
(...)
 Il est vrai que ce chapitre semble une dérision face à ce qui se passe autour de nous 
et face au chemin qui reste à parcourir. Il n'est que de faire un essai : 
demandez au premier venu de vous dire le premier mot qui lui viendra à l'esprit 
en réponse au mot "féminité".
Vous obtiendrez toutes les réponses possibles, sauf  la bonne qui est  : 
énergie intérieure, énergie potentielle, énergie fondamentale, 
base indispensable à toute réalisation humaine.

La Féminité est une puissance en soi, certes. Mais que peut faire la femme 
si on lui montre l'inverse à tout bout de champ ? 
Si on entretient l'image, l'usage, et la vente d'une multitude de féminités pitoyables,
 de femmes-végétaux, de femmes-statufiées, de femmes-narcissiques, 
de femmes-mannequins, de femmes hyperbaguées et perruquées,
de marionnettes décolorées,  de jeunes filles traînant leur ennui dans la poussière
en même temps que leurs pantalons ?
Etant donné leurs maigres énergies, comment pourraient-elles devenir créatrices, 
de façon autonome et non agressive ?

Il ne leur reste qu'à faire appel à une créativité extérieure 
qui leur servira de substitut : celle de l'homme.

Mais, en agissant de la sorte, les femmes accumulent, bon an mal an, 
tant d'amertumes inconscientes qu'elles aboutissent
à une sorte de résignation hargneuse, 
qui est la dégradation type de la féminité.
 Quant aux autres, il est fatal qu'elles méprisent leur condition, 
puisqu'elles continuent de vivre selon l'équation : 
Féminité = faiblesse.

Les vertus fondamentales
En somme : ou bien on contraint les femmes à demeurer faussement féminines 
selon des critères anciens, c'est-à-dire ombreuses, glauques, sans consistance. 
Ou bien on les oblige à une "masculinité" tout aussi fausse, 
calquée sur celle des hommes modernes.

De temps à autre apparaissent sur la scène quelques femmes célèbres. 
Croyez-vous qu'on les présente comme ayant réalisé
leur Féminité et leur Masculinité authentiques ? Nullement :
on leur attribue a priori du génie;
de la sorte, on en fait des exemplaires "exceptionnels", 
et l'on renforce en conséquence l'état d'infériorité des autres femmes.

Une jeune fille me disait à ce propos :
- Nous avons alors l'impression d'être des demeurées aux dents longues, 
à qui on dirait : "les femmes aussi sont capables de faire quelque chose !" 
Pourquoi ne dit-on pas simplement : 
"Voilà la femme réelle !"
Cette jeune fille avait raison. Un vaste courant d'information psychologique 
devrait inciter les femmes à entreprendre leur propre révolution.
Il faut décrasser le mot "féminité" de ses taches d'infériorité, de culpabilité, 
d'angoisse, d'insécurité, d'hostilité.

Certes, une révolution personnelle exige du temps,
de la patience, de la tenacité, de la lucidité. 
Les personnes qui entreprennent une psychanalyse 
(la plus profonde révolution personnelle que l'on puisse opérer) 
en savent quelque chose.
Or, le temps, la patience, la tenacité, la lucidité
sont des caractéristiques de la féminité. 
Les femmes sont donc prédisposées à cette révolution intérieure. 
Mais il serait temps, pour elles et pour le monde, qu'elles le comprennent.(...)

Le rôle de la psychologie moderne
Sa tâche première, mais immense, est de rendre leur véritable sens 
aux notions de Féminité et de Masculinité.

Sa seconde tâche dérive de la première. 
Si la Féminité réelle est une force vive et indispensable,
 il faut la susciter à travers le monde.
C'est-à-dire aider les êtres humains à retrouver au fond d'eux-mêmes 
les valeurs de compassion, de pitié, d'humanité, de paix.

Je crois que beaucoup le désirent, non pas en raison d'une morale,
 mais parce que la déshumanisation générale leur fait peur. 
Peu importe d'ailleurs la motivation de départ 
si l'on obtient un bon résultat.

Il faut rendre sa place à la féminité : 
mais il ne s'agit pas d'une révolte des femmes contre la "loi du mâle". 
La difficulté est bien plus profonde : elle concerne l'angoisse et la peur 
qui sont à l'origine de cette soi-disant "loi du mâle" (...)

Les technocrates purs ne savent pas à quel point
ils ont rompu avec la féminité et la vie.
Poussés par une peur obscure, ils vont de planète en planète, d'idée en idée, 
de théorie en théorie, de guerre en guerre : 
comment pourraient-ils s'arrêter aussi longtemps qu'ils n'auront pas retrouvé leur lucidité, 
leur énergie intérieure, aussi longtemps que le mot "humanité"
restera pour eux vide de sens ?
Rendre la Féminité au monde, cela signifie
lui redonner une sagesse profonde, puissante, 
qui s'extériorise immédiatement en des activités humaines, urgentes,
et de bon sens.

Cela implique également une modification radicale de l'esprit qui anime la technocratie. 
Si la technocratie a pris un visage inhumain,
 c'est que lui manquent les grandes caractéristiques de la féminité : 
l'ordre, la lucidité profonde, la sagesse, la réflexion, le temps, la paix.

Comprend-on à quel point le monde a besoin de femmes et d'hommes "à deux pôles" ? 
Combien il est urgent que les humains cessent d'alimenter leur activité 
à une féminité malade, infantile, désordonnée ?

Quand la féminité aura retrouvé la place qui lui est due -
mais des centaines d'années, sans doute, seront nécessaires -
les mères redeviendront par le fait même les supports du monde. 
Car toute force intérieure -comme toute faiblesse - chez une fille ou un garçon, 
sont en provenance directe de la mère.
C'est pourquoi la psychologie moderne devrait se donner comme but premier 
d'aider la femme à se retrouver. 

C'est-à-dire :

- Redevenir une observatrice lucide, attentive, perspicace, calme.
- Redevenir davantage spectatrice de soi et du monde, au lieu d'être une "actrice" 
qui obéit (par culpabilité) aux impératifs anciens et nouveaux
- Réorganiser sa féminité dans l'acception la plus forte du terme
- Prendre un certain "recul" qui lui permettrait 
de dénoncer et de redresser les erreurs actuelles

Eh oui ! Dans quelques siècles, peut-être...
.
Pierre Daco
"Comprendre les femmes"
.