samedi 28 mars 2015

55. MARC LUYCKX-GHISI : Surgissement d'un nouveau monde


Le changement de civilisation
que nous sommes en train de vivre
 est rapide et profond,
car la rationalité moderne, l'approche patriarcale, et le capitalisme industriel
 ne sont plus capables de formuler une réponse satisfaisante
ni au problème de notre survie collective et de celle de l'environnement,
ni aux problèmes sociaux et démographiques de notre monde
 en ce début de XXIe siècle.

En ce sens, ils sont déjà dépassés car ils ne font plus sens.
La société civile mondiale cherche déjà ailleurs,
même si les pouvoirs s'évertuent à la convaincre qu'il n'y a pas d'alternative.
Certains sont d'ailleurs en train d'expérimenter un profond réenchantement,
une réconciliation corps-coeur-âme.
Dans ce groupe de 25 % de citoyens européens et américains,
66 % sont des femmes.

Ces changements en cours touchent aux aspects les plus profonds de nos vies
comme la relation homme-femme, le sacré, la vérité,
le statut de la raison et de la science,
mais aussi de la conscience du temps, de l'espace et du bonheur.
Et en même temps, c'est l'architecture souterraine
de la manière de vivre "moderne" qui est en crise.
Notre manière de penser trop analytique, mentale et rationnelle
ne nous satisfait plus.

Il est normal que les citoyens ressentent de l'angoisse
car ils sentent bouger les plaques tectoniques sous eux.
A un niveau moins profond, mais tout aussi important,
la société et l'économie de la connaissance sont comme un turbo
qui accélère et approfondit ces changements.

En modifiant le coeur même de la logique capitaliste et communiste,
elle les dépassent, et nous fait entrer dans une logique
qui s'avère chaque jour plus différente
et où les avantages et les dangers ne seront pas nécessairement
ceux que nous percevons aujourd'hui.

Les statistiques montrent que 100 millions
de citoyens européens et nord-américains
 changent de valeurs en silence.
Ils sont plus concernés par l'écologie, la solidarité sociale,
la croissance intérieure et le dialogue des cultures.





55. CITATIONS CHOISIES

"Nous vivons un des changements les plus fondamentaux de l'histoire : 
la transformation du système de croyances de la société occidentale. 
Aucune puissance politique, économique ou militaire ne peut se comparer 
à la puissance d'un changement au niveau de notre esprit. 
En changeant délibérément leur image de la réalité, 
les hommes sont en train de changer le monde."
Willis Harman


De nombreux citoyens de par le monde pressentent 
la mutation qui s'infiltre dans leur vie. 
Souvent le premier sentiment est un malaise. 
"Tout va mal !", "C'est la crise !". 
Le citoyen se sent perdu, car il se demande ce qui se passe 
et quel va être l'avenir de ses enfants. 
Il pressent - dans ses tripes-  que quelque chose se passe 
sans pouvoir dire ce que c'est.
De plus, il croit être le seul à ressentir ce malaise 
alors qu'il fait partie d'un groupe de plusieurs millions de personnes. 
Il n'a pas de vision globale.

La première chose qu'il ressent, 
c'est le sentiment de fin de quelque chose, 
un sentiment confus de mort. 
En effet, ce que nous voyons, ce qu'on nous montre au journal télévisé, 
c'est surtout la mort du système existant : les entreprises qui ferment, 
les dysfonctionnements politiques et institutionnels, 
les corruptions, les guerres et les insurrections violentes.

S'il y avait eu des médias au temps de la Renaissance,
 ils auraient probablement parlé abondamment 
de l'effondrement de la société agraire et médiévale, 
de la crise du latin  à l'Université, de l'horrible invention 
permettant de fabriquer le Livre sacré avec des machines (à imprimer). 
Et peut-être auraient-ils parlé un tout petit peu de Galilée, 
de Michel-Ange, de Copernic, les pionniers du changement...
dans les pages culturelles du week-end 
ou les pages judiciaires des procès (de l'Inquisition !).

Dans cette première partie nous allons donc essayer de décrire 
tout ce qui finit ou est déjà mort mais n'en finit pas de mourir, 
parfois dans un silence feutré, parfois avec grand bruit.

Nous reprendrons l'image de l'iceberg 
sous une forme légèrement différente dans la seconde partie 
pour montrer à chaque niveau de profondeur 
ce qui est déjà en train de vivre de manière nouvelle.

Voici les cinq niveaux de changement que nous proposons :

- Le premier niveau est la prise de conscience 
que notre civilisation mondiale est menacée de mort 
si nous ne changeons rien. 
(...) 
Cette menace occupe une place importante 
dans notre subconscient individuel et collectif.

- Le deuxième niveau est 
la mort des valeurs patriarcales .
(...)
...c'est assez bas dans nos consciences.

- Le niveau trois est à mi-course , 
c'est la mort de la modernité.
(...)
- Le niveau quatre est tout proche de nous : 
c'est la fin de la société industrielle
De nombreuses entreprises de type "industriel" 
sont en train de mourir sous nos yeux...
(...)
- Enfin, nous arrivons au cinquième niveau, 
le seul qui soit visible :
la crédibilité de toutes nos institutions sociales 
et politiques est en déclin rapide.
Nos institutions sont dans une crise si grave 
que l'on peut avancer l'hypothèse 
qu'elles sont en train de mourir. (...)
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Marc Luyckx-Ghisi
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