mardi 23 décembre 2014

51. CHRISTIAN BOBIN : Le christ aux coquelicots




 
Un livre  couleur coquelicot,
aussi fragile et léger que la fleur des champs
aussi beau et aussi imprévu
qu’un bouquet de taches rouges
au milieu des blés…

Une lettre d'amour adressée par l’écrivain
 à Celui qui vit en son cœur
à Celui qui échappe
à tout dogme et à toute définition…

Un recueil de mots d’amour…
de mots qui résonnent longtemps
après avoir tourné la dernière page…
Un bonheur d'écriture.
Un bonheur tout court.
.



51. CITATIONS CHOISIES


 
Je t'écris dans la lumière.
J'ai besoin de ta lumière pour écrire.
.
Maintenant, nous sommes dans l'ère des yeux vides.
Tout me blesse en dehors de ce temps que j'ouvre,
pour que tu y passes.
.
Quand je suis heureux, je sais immédiatement que c'est toi,
- Comme un nerf de cristal, que le doigt de la pluie,
des fleurs et du soleil font vibrer au maximum,
 de cette même vibration qui dit ta présence en moi.
.
Ils ont fait de toi une image,
ils ont fait de toi une Eglise.
Moi, je fais de toi un coquelicot,
l'étendard minuscule de l'éternel,
le fleurissement par surprise.
.
Quand je doute, mon coeur est plus fragile qu'une framboise,
mais quand je me fie à toi , il est plus dur qu'un diamant.
.
Le dieu auquel je crois n'est pas fort,
mais il est aussi invincible
qu'un courant d'air.
.
Tu es l'attaquant par grâce,
l'incroyable insurrection du rouge de l'esprit
dans notre coeur éteint.
.
Christian Bobin
"Le Christ aux coquelicots"
.




dimanche 7 décembre 2014

50. JACQUELINE KELEN : Divine blessure



C’est un essai rempli de contes,
 de mythes, d’histoires fabuleuses.
 Un ouvrage qui fait rêver.
Jacqueline Kelen nous lance un défi :
 nous réconcilier avec l’épreuve, la douleur
ou même la souffrance.

 Masochisme ? Certainement pas.
Selon elle, la blessure n’est pas « sanctifiante »,
 elle ne grandit pas.
Mais elle permet de s’ouvrir à l’autre
et même à ce que l’auteur appelle le « tout autre ».

« Plus un être découvre sa dimension spirituelle, écrit-elle,
 plus sa sensibilité s’accroît et s’affine.
Sa vulnérabilité atteste de la délicatesse de son âme. »

 Lire ce texte à contre-courant,
c’est apprendre que la fragilité n’est pas le contraire de la force,
mais de l’insensibilité,
et retrouver ainsi la part perdue de notre humanité.

C’est un livre d’éveil, qui secoue nos habitudes et dérange.
Il nous redonne le goût de l’aventure, du risque,
 de l’ouverture à ce qui advient.
Il nous enseigne à ne plus avoir peur de nos peurs.
Inspiré et subtil, il élève l’âme et ouvre le cœur.
.
Texte ici
.


Guérir, se sentir « bien dans sa peau »,
 refermer toutes nos failles et se débarrasser de tous nos maux
 pour accéder au but suprême de la quiétude et du bonheur,
 telles sont les obsessions du jour.
Nous vivons désormais sous le règne d'une idéologie thérapeutique,
régressive et consumériste, qui nous infantilise
en cherchant à nous détourner de tout risque.

 Jacqueline Kelen combat cette tyrannie du confort,
qui voudrait faire l'impasse sur la vocation spirituelle de l'humain.
Spécialiste des mythes, elle convoque ici ces héros,
 dieux et saints qui nous rappellent, par leurs blessures et leurs épreuves,
que l'homme n'accède pas à sa plénitude dans la facilité :
Achille et Ulysse, Lancelot et Tristan, Osiris dépecé et le Christ crucifié,
 tous nous disent,
ainsi que le Jacob de la Bible ou les mystiques chrétiens et soufis,
que la déchirure est aussi ouverture.

Il n'est pas de blessure qui ne renvoie
à la blessure d'Amour.
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50. CITATIONS CHOISIES

La plupart des blessures reçues par les mortels
tendent à faire émerger ceux-ci de leur moi étriqué et orgueilleux
 auquel ils sont violemment attachés 
et elles les invitent à regarder plus loin : 
c'est l'histoire d'Admète, de Philoctète, de Guigemar, 
entre autres.
(...)
L'homme n'a pas d'autre choix que de s'étioler ou de s'étoiler.
(...)
L'erreur est de croire que le monde est clos
 alors que ce sont nos perceptions, nos propres limites
 qui nous empêchent de discerner
 toutes les autres sphères de l'invisible.

Parfois, sous le coup d'une douleur, 
par la grâce d'un émerveillement,
 une échancrure se produit qui déchire notre opacité 
et permet d'aller voir de l'autre côté :
une brèche par laquelle la Lumière peut nous toucher.
.
Jacqueline Kelen